C'était lors d'un satsang, dans l'ashram de Bangalore (Inde) La nuit tombait langoureusement sur la terre chaude, semant son mélange de fraîcheur et d'apaisement. La foule rassemblée chantait des bhajans ; du plus jeune au plus âgé avec la même ferveur, le même amour. Les vibrations sacrées montaient et ondulaient dans la douceur de l'air, unifiant la Terre et le Ciel.
Un immense sentiment de plénitude diffusa alors dans mon corps l'onde bleue de l'amour universel retrouvant sa source, divine unité de lumière. Le plaisir et la joie, lovés dans chacune de mes cellules explosèrent dans une magnifique extase.
Je me suis tournée vers ma petite soeur et j'ai senti son corps et son âme au bord de cette fracassante rupture, de cet abandon puissant. Je l'ai serrée fort dans mes bras et nous avons pleuré ensemble, partageant ainsi la beauté de cet instant magique.
A quelques pas de nous, une vieille femme indienne nous regardait avec l'attendrissement et l'expérience d'une mère. Elle s'est approchée et à son tour nous a enlacé. Nous sommes restées toutes les trois, étouffées dans ce lien d'amour, dans le partage de ce cadeau divin.
Les mots me sont alors venus naturellement dans la langue du pays, en anglais :"It was so strong". J'aurais sans doute pu le dire en hindi ou en kannada (que je ne connais pas), tant la transmission était claire, le contact direct, sans le moindre voile du mental.
En cet instant précis, nous avons touché au "sublime".
